Résumé :
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Face au progrès de la médecine, son enrichissement continu en médicaments et le retour en force de la phytothérapie, l’iatrogénie médicamenteuse est devenue aujourd’hui un problème de santé publique, tant par sa fréquence que par sa gravité. Les causes sont multiples mais la principale en est l’interaction médicamenteuse. Ainsi, le recours à la polymédication afin de traiter des pathologies associées ou chroniques provoque dans certains cas des accidents iatrogènes très sévères. C’est l’exemple des maladies cardiovasculaires dont la thérapeutique médicamenteuse est la plus incriminée dans l’iatrogénie médicamenteuse avec un pourcentage de 13%. L’objectif de ce travail est de mieux gérer à l’officine le risque iatrogène afin d’optimiser la thérapeutique médicamenteuse et garantir une sécurité sanitaire du patient. L’analyse statistique de 140 prescriptions médicamenteuses a révélé que le risque iatrogène pouvait toucher aussi bien les sujets adultes que les sujets âgés, avec une prédominance féminine. 57% de ces prescriptions étaient non conformes et contenaient des interactions médicamenteuses de différents niveau de gravité, 3% de ces prescriptions contenaient des associations contre indiquées, 8% d’associations déconseillées, 32% d’associations nécessitant une précaution d’emploi et 57 % d’associations à prendre en compte. Cette analyse a montré également que la polymédication était en grande partie responsable du risque iatrogène, 65% des prescriptions contenaient plus de quatre médicaments. Le pharmacien d’officine, expert du médicament, a contribué efficacement dans la réduction du risque iatrogène à travers ses actions y compris les interventions pharmaceutiques, la diffusion de bonnes pratiques de prescription et l’éducation thérapeutique des patients
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